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Il est tard lorsque tu arrives sur l'île de Jeju. Ton dernier tournage a duré plus longtemps que prévu. Il devait se terminer dans l'après-midi mais il a pris fin en début de soirée. Un ami t'a proposé de t'emmener à Jeju en jet privé. T'as pas refusé. T'as aucune envie de retourner chez toi, tes valises sont déjà bouclées, t'as aucune envie de les défaire pour les refaire demain matin.
La concierge t'accueille un énorme sourire aux lèvres. Tu en fais de même. Ton sourire est professionnel, celui que tu renvoies aux fans et à la presse. Elle t'indique le numéro de l'appartement ainsi que le code de la porte. Tes deux valises et toi rentrez dans l'ascenseur, direction le troisième étage. Les portes se referment et ton sourire perd de tout son éclat. Paraître agréable est un véritable sport. Tu dois sourire constamment même quand t'en as pas trop envie.
Les portes s'ouvrent au troisième étage. La première chose que tu remarques est l'épaisseur des murs. Tu peux entendre les personnes en train de préparer le dîner. Tu te demandes derrière quelle porte se trouvent tes frères et soeurs. T'arrives enfin à l'appartement que tu vas partager avec un jeune d'homme d'une vingtaine d'années tout comme toi. C'est la première fois que tu vas vivre en colocation alors tu appréhendes un peu. Tu sonnes. Vas-tu tomber nez à nez avec un fan? Ou un hater? Ou alors une personne tout à fait indifférente? T'espères que c'est la troisième option.
Ton nouveau colocataire arrivait aujourd’hui. Toi qui était plutôt bordélique, t’as fais de ton mieux pour ranger votre espace commun. Tu ne pouvais pas dire la même chose de ta chambre sur le coup. Elle était toujours dans le même état. Enfin, t’as fait de ton mieux pour que ça soit « présentable ». bien que tu dois avouer que tu étais loin d’être le plus doué pour être sociable et accueillir les autres. Il était tard, il n’était toujours pas là. Tu en profitais pour faire cuir des ramyuns parce que tu avais clairement la dalle.
C’était prêt quand tu entendis la sonnerie de la porte. Tu déposas la petite casserole sur la table basse devant la télévision. Peut-être que c’était lui, alors tu te levas pour lui ouvrir la porte. « tu es Jimin, c’est ça ? » dis-tu en faisant face à cet homme avec ses deux valides. « entre, bienvenue chez toi » dis-tu en lui laissant la place pour qu’il entre. « je viens de préparer des ramyuns, si jamais tu as faim… joins toi à moi » dis-tu en lui montrant la casserole d’un signe de toi. toi, tu allais directement t’y installer pour éviter que les pates soient trop molles.
Ton nouveau colocataire t'ouvre la porte et t'invite à le rejoindre pour diner. Tu t'engouffre dans l'appartement à la recherche de ta chambre puisque San, si tu te rappelles correctement des dires de la concierge, a oublié de t'indiquer où se trouve la tienne. Bien évidemment, la première porte que tu ouvres n'est pas la bonne vu que tu te retrouves face à un bordel organisé. T'ouvres une autre porte et cette fois ci c'est la bonne. La pièce contient un lit, une armoire ainsi qu'un bureau. La décoration est fade, aussi blanche qu'une toile sans peintre. Tu poses tes valises dans un coin de la chambre puis rejoint San dans le salon.
"Je dois t'avouer que j'ai déjà diné mais j'ai toujours eu un faible pour les ramyuns, alors le gourmand que je suis ne refusera pas ton offre."
Tu t'installes près de San et te serres un bol de nouilles. La fumée s'échappe encore de la casserole. Tu sais que plus c'est chaud mieux elles sont mais t'as le palais assez fragile, tu préfères les manger tièdes. "Dis, San, c'est bien ça? Cela fait longtemps que tu vis ici?"
Il finit enfin par arriver, il était déjà tard quand il sonna à la porte – bien qu’il ait certainement le code d’entrée. Tu t’étais préparé des ramens car tu avais une faim de loup à l’attendre patiemment. C’était pile à ce moment qu’il se présenta, alors tu le saluas et lui proposas de manger en ta compagnie. Ta grand-mère t’a toujours dit que ce n’était pas bien de ne pas proposer à manger, tu as retenu la leçon. Il accepta de partager avec toi, ayant posé ses affaires dans la chambre. « fait toi plaisir, les couverts sont dans le tiroir à côté de l’évier à gauche » dis-tu en pointant le tiroir du doigt. Toi, t’avais déjà attaqué car les ramyuns moues ce n’est clairement pas bon. « tu pourras décorer la chambre comme bon te semble » dis-tu comme précision. Toi aussi, t’avais pas spécialement kiffé les murs blancs à l’arrivé. Ça te faisait penser à un hôpital. « ça va faire trois ans je pense, peut-être plus… je t’avoue que je n’ai pas réellement compté. J’en ai vu des colocataires par contre » des étudiants qui viennent et qui partent. Toi tu restes car t’es plus étudiant. T’espère pouvoir racheter la maison de ta grand-mère, un jour. « tu viens t’installer ici pour quoi ? » demandas-tu pour faire la conversation, mais il est pas obligé de répondre s’il ne veut pas.